Qu’est-ce qu’une molécule de synthèse en parfumerie ?
Une molécule de synthèse en parfumerie est une substance odorante fabriquée en laboratoire, alors qu’une molécule naturelle est directement extraite d’une plante, d’un bois ou d’une résine.
Certaines molécules de synthèse reproduisent à l’identique celles qu’on trouve dans la nature, comme la vanilline qu’on retrouve dans la gousse de vanille.
D’autres molécules de synthèse n’existent pas dans la nature et ont été inventées pour offrir de nouvelles odeurs, comme les notes marines créées avec la molécule Calone.
Pourquoi utilise-t-on des molécules de synthèse ?
L’une des raisons principales est le coût : produire ces molécules en laboratoire revient souvent moins cher, ce qui permet de créer des parfums en grande quantité.
Cela permet aussi de protéger la nature, car on n’a pas besoin de puiser dans des ressources fragiles ou rares, comme certains bois ou résines.
Autre avantage : on peut inventer des odeurs qui n’existent pas dans la nature, par exemple des notes marines ou métalliques.
Comment sont fabriquées les molécules de synthèse ?
Les molécules peuvent être fabriquées en laboratoire à partir de matières issues du pétrole ou de ressources naturelles. Par exemple, on peut recréer la civétone musquée à partir d’acides gras ou fabriquer l’Ambroxan à partir d’un composant de la sauge sclarée.
Elles peuvent aussi être obtenues grâce aux biotechnologies, un peu comme une fermentation. On utilise des micro-organismes pour transformer une matière en une molécule déjà présente dans la nature. C’est ainsi qu’on peut produire de la vanilline ou du sclaréol sans passer directement par la plante.
Ces méthodes ne sont pas dangereuses. Les molécules fabriquées sont vérifiées avant d’être utilisées en parfumerie, et si elles sont autorisées, c’est qu’elles respectent les règles de sécurité.
Histoire des molécules de synthèse
Depuis la fin du XIXᵉ siècle, certaines molécules de synthèse ont marqué l’histoire de la parfumerie.
- La coumarine, utilisée dans Fougère Royale en 1882, a ouvert la voie aux parfums modernes.
- La vanilline, produite dès 1874, a rendu la note vanille accessible à grande échelle.
- L’Hédione a révolutionné les compositions avec Eau Sauvage (Dior, 1966), apportant un effet jasminé lumineux.
D’autres molécules sont devenues incontournables : l’Ambroxan, qui remplace l’ambre gris avec une odeur chaude et tenace, l’Iso E Super au bois velouté qui adoucit presque tout, et la Calone qui a donné leur fraîcheur marine aux parfums aquatiques des années 1990.
Les molécules naturelles sont-elles plus sûres ?
En parfumerie, naturel ne veut pas toujours dire plus sûr. Certains extraits peuvent contenir des allergènes très puissants.
C’est le cas de la mousse de chêne, dont deux molécules (atrânol et chloroatrânol) sont fortement limitées par la réglementation.
Pour continuer à l’utiliser, on emploie des versions allégées en allergènes ou bien des alternatives de synthèse, ce qui montre que les molécules créées en laboratoire ne sont pas seulement une question de coût ou de créativité olfactive, mais aussi de sécurité.
Quelles sont les règles concernant l'étiquetage ?
Du côté de l’étiquetage et des règles à respecter :
- Sur les produits, le parfum apparaît dans la liste INCI sous le terme « Parfum » ou « Fragrance ».
- Certains allergènes doivent être indiqués séparément dès qu’ils dépassent un seuil très bas.
- En 2023, l’Union européenne a ajouté 56 substances à la liste des allergènes à mentionner, avec une période de transition pour les fabricants.
- Les standards IFRA fixent aussi des limites précises selon le type de produit : un parfum, une crème ou un gel douche n’ont pas les mêmes plafonds d’utilisation.